Mas Arnal, vacances catalanes, là où je vais lister les : "Je me ferai plaisir" que j'ai promis !
Je pars, je vous quitte pour 3 semaines...
Je vais là...
Ecrit le 20 août 2006. "Quelques pensées intimes"
Sur ce pupitre où j'écris, le soleil caresse le mas Arnal où je suis revenue cette année avec mon tendre, ma maman & mon papa pour notre plus grande joie à tous les 4...
Mon crayon de papier glisse sur les pages blanches d'un cahier "intime" mauve avec de jolis petits chats dessinés sur la couverture qui m'a été offert à mon anniversaire par une douce amie retrouvée.
...
Aujourd'hui je comprends qu'il est inutile de revenir sur ses pas et de chercher les vestiges de ce que l'on a vécu.
Un vent chaud se met à souffler dans la paix des soirs, ramenant avec lui le souvenir d'un bonheur ancien. A chaque détour du chemin, je trouve ou retrouve les images de bonheurs anciens mais non encore éteints.
La vie nous réserve bien des surprises.
Le peu que j'ai appris jusqu'ici, c'est que les hommes et les femmes vivent des passions extraordinaires et des chagrins inoubliables. Ils sont mortels mais le monde autour d'eux, quoi qu'ils fassent, continue d'exister.
Ce qui reste, au bout du compte, c'est leur courage à vivre en sachant qu'ils vont mourir et leur fidélité à ce que, malgré eux, ils ont vécu. Là est leur grandeur: ils sont condamnés à aimer ce qui doit disparaître. Et ils aspirent quand même à être heureux.
Pour des retrouvailles futures ?
Je ne sais pas.
En fait, j'ai plus d'espérance que de foi.
Ce que je crois vraiment, c'est que tout ce que j'ai connu de meilleur est en moi, et que je l'emporterai pour toujours de l'autre côté du temps, afin d'en faire présent à ceux qui, je l'espère, m'y attendent.
C'est si court le passage d'un homme sur la terre...
Chaque jour, je tente de donner une certaine unité à mon existence en harmonie avec ceux ou celles qui la frôlent, l'habitent ou la peuplent.
Je crois à la grâce des présences mais je ne crois pas au hasard des rencontres.
Je pense que "d'autres vies" nous sont envoyées pour des raisons qui nous échappent mais que nous comprendrons un jour.
Alors nous saurons qui nous sommes vraiment.
C'est pour cela, ce besoin, cette nécessité qui me hante depuis toujours, de ne rien perdre, car j'ai toujours su, précisément, que ce qui m'était donné, l'était par la main généreuse du destin: une main trop secrète pour être aperçue mais qui m'a toujours inspiré une confiance aussi totale qu'inespérée, qu'inexplicable.
Pour moi, le temps de la sagesse n'est pas encore là, mais il n'est pas loin...
C'est pourquoi, je crois en cette force qui coule, ici, dans l'eau (entre la Têt et le Tech), les champs, le ciel, les prés, les bois, les pêchers lourds de fruits, les oliviers, les pins & sapins, les lauriers, la vigne, entre plaines et montagnes, mer et vallées, cette force portée par la tramontane et qui murmure à qui sait entendre les secrets éternels.
Voilà, je retourne là, pour la troisième fois avec doudou chéri & mes parents.