Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La rivière de mes passions & des parfums
Archives
11 décembre 2007

Souvenirs, quand tu nous tiens...

"Où sont les rêves?"   Patrick Bruel

" Ce soir, j'ai retrouvé
Un cahier gris
Tiens, j'l'avais pas jeté ?
C'est pas si mal écrit
J'ai reconnu des mots
Des colères en morceaux, du temps
Où j'faisais des chansons
Sur l'coin d'mon cœur
Des p'tits échantillons
Du papier à fleurs
Du papier qu'on déchire
Que personne devait lire, jamais
Et j'traînais dans les gares
Sous le panneau «Départ»
Quand on croit qu'on a le temps
Qu'on prendra le suivant, et pourtant

Où sont les rêves, que j'avais à quinze ans ?
Où sont mes fièvres, mes paris arrogants ?
3 accords oubliés reviennent demander
Où sont les drames, qui prenaient tout mon temps ?
Où sont les larmes, oubliées sur les bancs ?
Dans la voix d'Harrison, Polnareff, ou Brassens,
On entend notre histoire qui résonne

Moi j'ai pas attendu le train d'après
J'ai pris tout c'que j'ai pu, sans m'retourner
Ma douze cordes sur le dos, sac US, perfecto, trop beau
Et dans c'cahier ce soir
J'ai croisé le regard
D'un gamin plutôt fier
De s'voir plus grand qu'hier
Et pourtant

Où sont les rêves, où s'en vont les serments ?
Où est ma fièvre ? Elle a guidé le vent
Ce vent d'hier, ce soir qui m'entraîne
Vers tous ces trains qui sont partis à temps
Vers tous ces mots qu'on n'a pas dit avant
Vers cet amour, qui se lève devant
Juste ici, maintenant

Je prends mes rêves et j'en fais des serments
Et dans ma fièvre, ce gamin arrogant
Aujourd'hui, je l'entends !"



Alors voici pour vous qui me lirez mes cahiers d'écoliers et autres morceaux de papier, tout les supports qui me sont passés par là...
DSCN4511

DSCN4515

Et dans le cahier écossais gris à carreaux noirs, j'ai retrouvé ces mots écris le 7 juin 1976 ... juste un peu plus d'un mois avant la mort de mon grand-père. Et à chaque fois que je relis, mes larmes coulent, ce n'est plus le chagrin mais l'absence et tout ce que je n'ai pu partager avec lui depuis.

Quelques mots lâchés, le 7 juin 1976…

J’écris, je viens d’avoir 17 ans quelques jours avant…

« J’aimerais pouvoir ressentir l’amour moins intensément que je le ressent et pouvoir alors l’offrir, car je suis sûre que je serais plus heureuse moins captive de celui-ci.

Je dors mais le sommeil est un mauvais remède, à chaque réveil, je m’aperçois que rien n’a changé.

J’adore la musique, j’adore la lecture.

Mon esprit est plein de sentiments et de passions, mon cœur tout rempli d’amour, vide de haine.

La musique et la lecture sont source de tout ceci.

J’aimerais que tout soit simple. Rien n’est clair en moi et je ne suis lucide de rien.

J’aimerais que tout ce qui m’entoure soit amour, joie & paix.

J’aimerais que mes amis soient heureux. J’aimerais que la joie demeure à jamais parmi nous.

J’aimerais ne faire jamais de mal à personne, respecter ceux qui m’entourent, leur offrir mon amitié et même mon amour mais qu’ils comprennent qu’il ne s’agit pas d’un marché, que je donne sans vouloir recevoir.

L’amitié et l’amour qu’il y a en moi sont assoiffés.

J’aimerais que la mort n’existe pas, mais c’est un sentiment de lâcheté, il faut vivre et mourir.

Cela me pénètre avec atrocité et angoisse, cela blesse mon cœur. La mort y fait une entaille profonde, mes larmes sont de sang et je bois le nectar pour que rien ne cesse.

Je sais que tu vas mourir, tu étais pour moi plus que la famille, tu étais « mon ami formidable, mon allier, mon alter ego ». Tu m’as appris tant de choses qui sont à jamais gravés dans ma mémoire.

Avec lui s’en va Paname, Montmartre, Pigalle, le gamin de Paris, mon enfance, le banjo auquel j’ai tant rêvé, les puces, la zone, le talus, la cité de la Moskova, un jour tout s’effacera, tu ne seras plus là pour me rappeler le temps passé.
J’aimerais aussi trouver en toi plus qu’en moi, la force de ne pas pleurer, mais je n’y arrive pas.

Toi, tu m’as donné beaucoup sans jamais recevoir vraiment, et maintenant que je pourrais maintenant il est trop tard… »

Comme on peut être excessive à 17 ans ! Quand je relis ces mots, c’est vraie que je suis touchée, je me revoie adolescente, arrogante, ardente, souffrante, aimante et tellement « espérante »… quand on a le temps devant.
Mon grand-père était musicien, il jouait du banjo, il m'a appris à lire sur des poèmes d'Aragon, des chansons de Férré et de Ferrat parce que je chantais avec lui toute petite, je n'avais pas 6 ans et que je voulais lire avec lui.
La pédagogue que je suis aujourd'hui peut mesurer qu'aucune étape n'a été brûlée, puisque la petite fille que j'étais n'a jamais été forcé, bien au contraire tout dans la complicité. Je me souviens même qu'en classe de C.P le livre de lecture de René et Simone Tobi (le chien) et Minet (le chat), je le lisais en cachette pour ne pas dire que je savais...

Aujourd’hui, beaucoup de ce décor a disparu, la cité Moskova a été rasée à la fin des années 80, j’ai juste eu le temps de le montrer mon quartier à mes enfants avant qu'il ne disparaisse.

Maintenant c’est la ZAC Moskova, rien de comparable, le nom est resté.

Je suis ravie d'être la femme que je suis devenue où que tu sois je sais que tu me vois, et que tu es fier de moi Thiénnot.

Publicité
Commentaires
La rivière de mes passions & des parfums
  • Je crois à la grâce des présences mais je ne crois pas au hasard des rencontres. Les hommes vivent des passions extraordinnaires et des chagrins inoubliables. La vie nous réserve bien des surprises.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Publicité